Georges Bohas et Abderrahim Saguer
Damas-Beyrouth, Presses de l’Ifpo, 2012
Études arabes, médiévales et modernes (PIFD 277)
400 p., 170 × 240 mm, + annexe PDF en ligne (128 p.)
ISBN 978-2-35159-373-8
Présentation
Les deux initiateurs de la racine dans le domaine arabe, Sîbawayhi et al-Khalîl, étant morts aux alentours de l’an 800, on peut donc dire que ce concept grammatical a servi d’organisateur de la morphologie et du lexique de l’arabe pendant douze siècles, les structuralistes et générativistes n’ayant apporté rien de neuf sur ce point et s’acharnant plutôt à défendre ce modèle.
Ce n’est que dans Matrices, étymons, racines (1997) que j’ai clairement démontré que ce concept ne permettait pas une organisation satisfaisante du lexique mais empêchait simplement de découvrir les relations existant entre les mots et qu’une organisation en trois niveaux (matrice, étymon, radical) devait lui être substituée. Dans l’ouvrage Une théorie de l’organisation du lexique et des langues sémitiques, matrices et étymons (Bohas et Dat 2007) ce modèle a été affiné et nous avons montré comment le lexique de l’arabe peut être réorganisé sous forme de vastes champs phonético-conceptuels dont la matrice est l’hyperonyme. Un des effets de cette organisation du niveau submorphémique est, comme nous l’avons démontré dans cet ouvrage et dans plusieurs autres études réalisées depuis en collaboration avec Abderrahim Saguer, de fournir une explication à des phénomènes comme la polysémie, l’homonymie et l’énantiosémie qui étaient tenus pour de mystérieuses propriétés de l’arabe jusque ici.
Dans le présent ouvrage, nous donnons une première idée de ce que peut être un dictionnaire fondé sur l’organisation en matrices et étymons. Six matrices sont présentées, dont émanent 102 étymons, ce qui recouvre 637 racines triconsonantiques au sens traditionnel du terme.
Cette réorganisation n’a pas seulement un intérêt pour le lexique de l’arabe, elle a des retombées considérables sur la théorie linguistique elle-même, dans la mesure ou elle démontre que les deux postulats saussuriens (arbitraire et linéarité du signe linguistique) doivent être remis en cause radicalement.
Auteurs
Georges Bohas, professeur agrégé d’arabe, docteur d’État, est responsable de la section Arabe et langues sémitiques à l’ENS-Lyon.
Abderrahim Saguer, docteur d’État, est professeur à l’université Ibn Zohr d’Agadir.
Annexe en ligne : « Fragment d’un dictionnaire étymologique de l’arabe »
Le lecteur pourra effectuer lui-même ses recherches sur la version électronique de ce fragment en téléchargeant le document PDF (128 pages).