Confluences Méditerranée N° 96 : La politique française au Moyen-Orient Hiver 2015 - 2016

, par Mohammad Bakri

Dossier dirigé par Jean-Paul Chagnollaud

La conduite de la politique étrangère est un exercice d’une grande complexité sans doute davantage encore lorsqu’il s’agit d’une région aussi tourmentée que le Moyen-Orient aujourd’hui. Pour l’appréhender il faut analyser une multiplicité d’éléments qui interagissent les uns avec les autres.

D’abord les centres de décision. Sous la Ve république tout paraît simple puisque tout doit remonter au chef de l’Etat qui, en dernière instance, décide. En réalité, ce serait sous-estimer le poids des autres institutions impliquées dans l’élaboration de la politique étrangère : le Quai d’Orsay, le ministère de la Défense et même, pour certains dossiers, celui de l’Intérieur, sans oublier Matignon. Au sein de ces institutions comme à l’Elysée, il faut alors tenir compte des affinités politiques et idéologiques entre les hauts fonctionnaires qui tiennent les postes clés et veulent être en situation d’infléchir les décisions majeures. Il y a donc en permanence des jeux d’influence souvent déterminants et toujours soumis à de multiples formes de pressions extérieures. La position française à l’égard de l’Iran pendant plusieurs années, au moins jusqu’à la signature de l’acccord sur le nucléaire en juillet 2015, s’explique en partie par ces réseaux d’influence idéologiquement hostiles à Téhéran. Le Livre blanc de la Défense de 2013 en est une des manifestations les plus marquantes puisque le texte censé penser la politique française de défense des cinq années à venir présente ce pays comme « une menace » sans la moindre nuance et sans tenir compte des rapports de l’AIEA.

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